Terpta : L’Ephad avec son chien
Par Fabienne Houlbert
C’est une belle journée qui s’annonce quand soudain, l’accident arrive, je trébuche, chute et me fracture le col du fémur.
Direction l’hôpital, puis séjour en maison de convalescence. Heureusement ma chère voisine est là pour s’occuper de mon chien Léo. Ce réconfort sera de courte durée, on m’annonce que je ne pourrais définitivement plus revenir chez moi en raison de ma perte d’autonomie. Le transfert dans un Ehpad est imminent, je vais devoir me séparer de mon chien car les animaux de compagnie ne sont pas acceptés !
Ma vie bascule, je suis effondrée par cette terrible nouvelle. Mon cœur palpite, je suffoque, les larmes de désespoir couvrent mon visage. Que va devenir mon petit amour, nous sommes inséparables et nous vivions en parfaite symbiose. Je ne veux pas, je ne peux pas me séparer de lui. En refuge, sera-t-il adopté ? Il n’est plus tout jeune ni très beau. Et si personne n’en veut, sera-t-il euthanasié ? Je n’ai ni de famille ni ami pour l’accueillir.
Terrifiée, anéantie, les idées noires se bousculent, la vie n’a plus de sens dans ces conditions.
7h00, mon réveil sonne, je me réveille en sursautant, le corps en sueur. Mon chien dort paisiblement à côté de moi. Quel soulagement, je réalise que ce n’était qu’un cauchemar !
Toute la journée, ce terrible songe m’a renvoyé à la triste réalité vécue par des milliers de personnes âgées. La perte de leur vie quotidienne, de leur résidence et surtout être contraint d’abandonner leur animal de compagnie, leur trésor.
Lorsqu’elles n’ont plus de famille ou qu’elle est trop éloignée, leur compagnon à quatre pattes est le seul lien indéfectible qui leur permet de rompre l’isolement lié à la vieillesse.
Il n’est pas acceptable à notre époque où l’on prône la bienveillance de la personne âgée de lui faire subir un tel drame. Ces regards tristes et vides suite à une telle séparation sont révélateurs. Le rêve serait de trouver des établissements où il serait possible d’accepter sans condition son animal.
Qu’une personne puisse l’aider et l’accompagner à conserver cette relation avec son compagnon. Qu’une personne puisse prendre le relais si elle est hospitalisée ou si sa santé décline irrémédiablement.
L’idéal serait de pouvoir se réveiller chaque jour en sachant qu’elle pourra passer des moments de complicité avec son compagnon. Le rencontrer dans une petite structure à quelques pas de déambulateur ou de fauteuil roulant, de pouvoir échanger avec les jeunes gens qui s’occuperaient et veilleraient au bien-être de son animal.
Que ce serait merveilleux d’être rassuré si son animal est souffrant, qu’il pourrait être soigné. Enfin quel soulagement pour le maître, en cas de décès, de savoir que son animal serait pris en charge par une personne de confiance.
Terpta, l’association qui vient en aide aux maîtres et aux animaux des pensionnaires. Dans mon enfance j’ai lu inlassablement l’histoire du petit prince de St Exupery et aimant beaucoup cet auteur pour ces citations simples et pleines de bon sens, j’ai décidé de créer l’association au nom de cette magnifique phrase : « Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ! ».
Pour la commodité administrative le sigle TERPTA reprenant pratiquement la première lettre de chaque mot composant la phrase, au total 6 lettres qui correspond également au mois de naissance de St Exupery.