Partez sur les traces de « Belle et Sébastien »
Par Géraldine Bouchet, journaliste
50 ans après la série en noir et blanc, imaginée et produite par Cécile Aubry, ce « Belle et Sébastien » réalisé par Nicolas Vanier a su conserver l’émotion et le charme de la série originelle. Le cœur du film reste celui de la série avec cette amitié indéfectible entre un « patou », un chien des Pyrénées redevenu sauvage et Sébastien (Félix Bossuet), un petit garçon solitaire. Entre ces deux-là, la connivence n’est pas feinte. C’est d’ailleurs pour cela que Nicolas Vannier a choisi Félix Bossuet pour le rôle: « J’ai très vite senti que Félix avait un bon feeling avec Belle ! Ce qui n’est pas évident, car ce type de chien fait un peu qu’à sa tête et avec Félix tout c’est bien passé. » Même si soit disant le Patou « n’en fait qu’à sa tête » , l’interprète de Belle est splendide dans son rôle de chien sauvage au grand cœur, prête a tout, même à braver les loups, pour sauver Sébastien et ceux qu’il aime !
Au-delà de cette belle amitié, le film de Nicolas Vanier a ses propres atouts pour plaire aux fans de la série comme aux novices. Dans cette version, l’action se déroule en 1940 et met en scène les actes de résistance de certains villageois face à l’occupation allemande. « J’ai souhaité transposer l’histoire pendant la seconde guerre mondiale, pour que le public s’immerge dans une époque ou le quotidien des montagnards était rude et où leurs vêtements et leurs équipements avaient un sens, un rôle, une odeur! », explique le réalisateur.
Le film ne tourne pas qu’autour de Belle et Sébastien, mais intègre des vrais seconds rôles. Ainsi autour du jeune héro et de son chien, les personnages s’activent: César (Tchéky Karyo) ce grand-père bourru au grand cœur qui ne parvient pas à lever le voile sur la naissance de Sébastien, Angélina (Margo Chatellier) qui sous ses airs de jeune et jolie fille rêve d’aventures et de grands espaces, le Dr.Guillaume (Dimitri Storoge) médecin du village qui grâce à son statut endosse plusieurs rôles, sans oublier le lieutenant allemand (Andréas Pietschmann) qui, malgré ses airs revêches, cherche à communiquer avec ces villageois peu bavards et méfiants. Et puis, il y a André ! Sous les traits de ce montagnard se cache Mehdi. A 57 ans, la présence de l’interprète du Sébastien des années 60 est un magnifique clin d’œil à la série de sa mère. Une place de choix qui donne, au face à face entre Félix et Mehdi, un beau moment d’émotion. Cette scène où Mehdi explique le passé de Belle et comment elle est redevenue sauvage, reste une des scènes fortes du film, un peu comme un passage de relai entre l’ancien Sébastien et le nouveau.
« Belle et Sébastien », c’est aussi des paysages à couper le souffle. Dès les premières images, la montagne s’impose avec ses versants abrupts et ses vallées en pentes douces. Quelle que soit la saison, elle est présente et apparaît comme un véritable personnage. Adepte des tournages extrêmes, Nicolas Vanier a filmé sur trois saisons (été, automne, hiver) pour construire son histoire. Il nous offre des scènes époustouflantes comme celle où Sébastien est en rappel dans le vide à la recherche d’un bébé chamois, puis celle, en haute montagne où l’équipée doit traverser un pont de glace en pleine tempête de neige…
Des personnages attachants, des paysages grandioses, un scénario captivant, quel que soit votre âge, fan ou non de la série, ce « Belle et Sébastien » ne peut que vous toucher et vous émerveiller !
Nicolas Vanier ardent défenseur de la nature et de la protection
animale s’engage auprès de la SPA pour l’adoption responsable.