Mémoire de bonobo
Par Anne Vosgien, magistrat honoraire et vice-présidente du Comité OKA
Qui aurait pu croire il y a quelques années qu’une chaîne française consacre 3 soirées sur « Lola Ya Bonobo ». Cela nous permet de voir tout le chemin parcouru depuis notre venue au Congo avant l’élection du président Kabila. C’était la fin de la guerre civile et notre petit Comité Oka n’en menait pas large pour se rendre à Lola !
On disait que des militaires avaient coutume de tirer sur la route. Quand nous avons découvert Lola ce fut un ravissement mais ce n’était pas aussi moderne qu’aujourd’hui, beaucoup de constructions en cours, pas de vétérinaires à demeure, et un seul lodge pour notre équipe.
Pilotés par Christine d’Hauthuille, nous nous sommes tous mis en action Sacha et Moi pour prendre des photographies pendant qu’elle bataillait avec sa caméra et que Serge Belais s’occupait de la santé des bonobos.
Il y avait Mimi la princesse, Max le rescapé d’un laboratoire, Mikéno le magnifique et Saké toute « jeunette », il n’était pas encore question de Basankusu mais de rêves pour les remettre dans la nature. De cette aventure est né sous la plume de Christine, le livre « Lola Ya Bonobo » qui veut dire le paradis des bonobos.
Et c’est sur ce fondement qu’en France puis en Europe les bonobos et le combat de Claudine André à été plus largement connu, notamment avec la création de l’association « Les Amis des Bonobos en Europe ».Il y eut ensuite le film d’Alain Tixier et la création de Basankusu. Pour le premier relâché des bonobos Christine, dite « titiô » et Serge étaient encore là.
Maintenant le flambeau inter-générationnel est passé. Fanny et Raphaël, sont aux manettes de Lola et le combat continue.le Comité Oka le sait d’autant mieux que Christine a été l’initiatrice du projet de ce documentaire-réalité qui rencontre un succès qui ne peut que nous réjouir.
* France 4 : « Une saison chez les bonobos »