La fête de l’animal en ville à Boulogne Billancourt
Par Christine d’Hauthuille, coordinatrice de « Mon chien, ma ville »
Fort de son succès de la première édition, c’est en toute logique que la ville de Boulogne a remis à l’honneur l’animal en ville. Il fleurait une douce ambiance ce samedi de fin septembre. Pour un jour la place de l’hôtel de ville s’est transformée en place de l’animal. Une grande piste d’agility a été dressée, chiens et propriétaires défilant côte à côte, plus fiers les uns que les autres et prouvant que chiens bien éduqués écoutent leur maître avec patience et amour. Des démonstrations d’obéissance orchestrée par le club canin de Verrières le Buisson, fascinent le public présent. Derrière une barrière une femme admirative interpelle son compagnon : « tu vois bien que c’est possible » et devant sa mine dubitative d’en rajouter « je crois qu’on devrait prendre des cours ». Un chien d’assistance pour personne déficiente visuelle prend le relais sur la piste. Très calmement, il montre tout ce dont il est capable, éduqué spécialement pour être aux côtés de son maître à tout instant, une présence et une aide indispensable.
« Parole de chien » a un stand, l’association recherche toujours des bénévoles. « Djazie » en belle ambassadrice interpelle les passants. Isabelle de Tournemire, la fondatrice a besoin de recruter des chiens et des propriétaires qui acceptent de se rendre en institution et maisons de retraites. Elle explique avec patience que les chiens aux côtés des personnes âgées, malades ou en fin de vie font tout simplement du bien. Une femme en entendant ces propos, lève les yeux au ciel : « un chien c’est magique ! ». Alors si vous avez un chien éduqué et du temps à donner, n’hésitez pas, rapprochez-vous de l’associations, elle est débordée par les demandes d’établissements mais nettement moins par les bénévoles. Pourtant il suffit d’écouter les bénévoles pour comprendre qu’ils sortent grandi d’un tel échange. Un homme seul et d’un certain âge s’approche de « Djazie « et se penche délicatement sur sa tête, un sourire qui en dit long. Il lui murmure à l’oreille. Une conversation qui restera leur secret.
Les enfants eux aussi ont le sourire, on distingue les habitués qui voient le chien comme un super copain à quatre pattes. Des regards attendrissants, sous l’œil vigilant et amusé des parents. Même les tout petits s’agenouillent et après autorisation du propriétaire caressent le chien et entament une discussion. Il y a des enfants plus méfiants mais curieux ne sachant où donner de la tête avec ses « toutous » tellement différents. Le maire de Boulogne revisite sa place de l’hôtel de ville et salue tous les stands. Des propriétaires se font tirer le portrait par un Mathieu enjoué, des conseils vétérinaires, des fabricants de colliers et autres accessoires. Éric Blanchot fait un tabac avec ses oies, son univers à la Pagnol inspire le respect. Le stand qui connaît le moins d’adepte est celui d’une société boulonnaise de pompes funèbres pour animaux de compagnie. Même si on sait tous qu’un jour notre chien disparaîtra, c’est un moment que tout propriétaire redoute et préfère donc ne pas y penser.
Une initiative comme celle-ci ne peut qu’enjouer les propriétaires mais certains ne cachent plus leur exaspération face à la difficulté de vivre avec son chien en ville. Ce propriétaire de bulldog s’en prend aux politiques « les chiens ça leur passe par dessus la tête, sauf quand il s’agit de faire une photo de famille. On met le chien c’est bon pour leur image ». D’autres pestent sur le manque de parcs accessibles mais tous s’accordent que le propriétaire pour mieux se faire accepter doit ramasser. Et l’animateur au micro ne cesse de le rappeler. Ainsi pour être dans le concret, une médiatrice de la ville, distribue des sacs à l’effigie de la ville, elle les donne mais discute aussi avec les propriétaires en leur rappelant que ce n’est pas qu’une question d’amende mais que c’est la base. Et elle sait de quoi elle parle, elle a deux chiens. Boulogne-Billancourt veut que sa ville soit propre. De nombreux distributeurs sont visibles mais le tout comme le rappelle une boulonnaise, c’est qu’ils soient régulièrement approvisionnés.
La fête de l’animal a bien porté son nom, un grand merci à Boulogne-Billancourt qui a prouvé que l’animal pouvait aussi avoir sa fête. En espérant que cette initiative fasse de nombreux petits.