Parcs à Londres : Balades de chiens heureux
Par Béatrice Majewski, journaliste
Londres ! Son shopping, ses bus à impériale, ses fish & chips et ses parcs ! Oui, j’ai bien dit ses parcs ! Car de l’autre côté de la Manche, les parcs royaux de Londres sont un lieu rêvé pour tous les propriétaires de chiens. Pas d’interdictions à l’entrée ! Pas de jeux de cache-cache avec les cyclo-policiers pour accorder quelques minutes sans laisse à votre chien ! Ici, quelles que soient leur taille et leur gueule, les chiens sont les bienvenus dans les parcs royaux!
A chacune de mes visites dans la capitale anglaise, je reste ébahie devant ce spectacle inédit à Paris. Et je regarde avec envie ces chiens qui gambadent, qui font des courses-poursuites sur les zones herbeuses, ces maîtres qui jouent à la balle avec leur compagnon à quatre pattes ou entament une partie de « dogfoot » pour le plus grand plaisir de leur animal. Que ce soit à Greenwich Park, Hyde Park, St James Park, Richmond Park, Kensington Garden… les chiens ont un endroit à eux pour se défouler. Bien sûr, il y a des zones qui leur sont interdites comme les jeux pour enfants, les jardins de roses, les parterres, le long des rivières ou des lacs (à cause des canards et autres volatiles) et des périmètres délimités où ils doivent être tenus en laisse. Mais quand on sait que ces parcs font plusieurs hectares (74 pour Greenwich Park et 142 pour Hyde Park…) ces restrictions n’ont plus le même sens, surtout quand il y a, à quelques mètres, toute une partie ouverte aux chiens !
Mon autre surprise, ce sont les brochures intitulées « Dogs in the royal parks » qui sont à la disposition des maîtres. A l’intérieur, des explications claires qui répertorient les aires accessibles ou non aux chiens, les zones tenues en laisse ou libres ! En découvrant ces fascicules, je crois rêver ! Et mon rêve se poursuit en me promenant à Greenwich Park, quand je suis témoin d’une scène impensable à Paris : une famille allongée sur l’herbe alors qu’à une dizaine de mètres un chien court après sa balle! Pas de cris, chacun respect un périmètre plus ou moins invisible et chacun profite de ce moment de liberté ! Incroyable !!
Et puis bien sûr, il y a ses poubelles spécialement dédiées aux déjections canines. Car ici, si les chiens sont en semi-liberté pour jouer, cela ne veut pas dire déjections à tout va ! Bien au contraire, je crois que je n’en ai jamais vu dans les allées ! Et pour cause, l’amende en cas de non ramassage s’élève à plusieurs centaines d’euros !
En dehors des parcs royaux, il y a aussi tous ces espaces verts, sans clôture, qui rythment le paysage de la capitale. Ils peuvent être de tailles différentes, mais sont généralement assez grands et accueillent aussi bien les parties de foot que les balades canines. J’ai visité de nombreux quartiers, tant au nord près de Wood Green ou de Finchley Central, qu’au sud à côté de East Dulwich, et à chaque fois la même impression. Ces espaces verts m’apparaissent comme des îlots de bonheur où les chiens, en laisse ou non, peuvent s’ébattre et s’amuser avec leurs congénères. Quelle chance pour eux et leurs maîtres ! Encore étonnée mais ravie que la vie citadine des « english dogs » soit plus souple et plus libérée que celle de « french dogs », c’est toujours le cœur gros que je rentre à Paris sachant ce qui m’attend à la prochaine balade avec ma chienne…
I have a dream…
Par Agnès Guillaumin, rédactrice en chef « Animalis Magazine »
Les anglo-saxons auraient-ils encore quelques longueurs d’avance ? En ce qui concerne la Pet attitude, Américains, Anglais ou Australiens sont assurément de plus en plus ‘friendly’. Cet été, ne pouvant me résoudre à partir sans mon labrador (lequel aurait le plus manqué à l’autre ?), j’ai décidé de prendre l’Eurotunnel avec lui pour quelques jours de villégiature britannique. Quelle aventure que de se retrouver au comptoir des formalités, à la queue leu-leu derrière deux mini-teckels, un pogona, un Main Coon et un dalmatien ! A Calais cet été, la plus forte journée a ainsi vu passer 800 animaux. Ah ! La Grande-Bretagne, l’autre pays des animaux ! Ici rien ne manque pour leur bien-être. Est-ce pour cela qu’ils ont tous un air amical, bien élevé, affichant un flegme ‘so british’ ? Outre les sachets et poubelles dédiés et mis à la disposition dans le moindre square, les plages pour gambader, les restaurants, hôtels et pubs qui affichent pattes blanches, les chiens font comme ailleurs tomber les barrières linguistiques, sociales et intergénérationnelles, facilitant les rencontres en ville comme en pleine campagne. Et nous voilà devisant gaiement à Hyde Park avec une héritière Saoudienne éleveuse de ‘German Shepard’, en ballade avec un vétéran de la dernière guerre et son Border Collie ou encore ménageant un passage pour faciliter les visites du chien des voisins… Et ce qui était hier impossible est ainsi devenu en quelques mois si facile et accessible. Une belle leçon d’espoir pour tous ceux qui avec Animalis s’engagent pour un quotidien toujours meilleur pour des animaux à ‘vivre et à aimer’.