Manhattan : un chiot né sous une bonne étoile !
par Florence Batisse-Pichet
Si la plupart de ceux qui vont aux Etats-Unis pour affaires, reviennent la valise remplie d’Ipad et de sweats Abercrombie, d’autres reviennent avec un chien ! C’est ce qui est arrivé à Trinidad et Odile, deux journalistes romandes qui se sont rencontrées lors d’un déplacement. Elles étaient loin d’imaginer en partant pour ce voyage express devenir les deux bonnes fées d’un petit chien.
L’histoire est banale, c’est celle d’un couple d’hispano-américain qui achète un chiot pour faire plaisir aux enfants oubliant qu’il s’agit d’un véritable animal de compagnie et qu’il demandera de l’attention et du temps pour être éduqué. Un jour, le père de famille décide de s’en débarrasser dans les rues de Manhattan. Par chance, la scène se passe sous les yeux des deux jeunes femmes. « Nous sortions de notre hôtel situé dans une rue située derrière la 5ème Avenue quand nous avons remarqué une cage posée sur un petit mur. A l’intérieur se trouvait un chiot terrorisé et qui jappait, raconte Odile. Nous nous sommes approchées et un homme a dit que c’était son chien mais qu’il voulait s’en débarrasser. Il l’avait offert à sa fille de quatre ans. Il était prêt à nous le donner, poursuit Trinidad. »
Mais comment recueillir ce chiot et le ramener en Suisse ? Les deux journalistes s’éloignent. Lentement. Douloureusement. Comment oublier la frimousse craquante de ce petit chien ?
Au coin de la rue suivante, les deux jeunes femmes s’arrêtent. Il faut faire quelque chose, mais quoi ? Elles reviennent aussitôt sur leurs pas, le propriétaire du chien est là. Il s’en suit des discussions ardues : l’homme veut que le chien parte le soir-même. Le temps presse pour que les deux drôles de dames puissent s’organiser. Finalement, il accepte d’attendre jusqu’au lendemain matin. Commence alors une course contre la montre pour trouver une solution.
L’ouragan Sandy vient juste de ravager New York et les refuges sont débordés ou inondés et refusent de recueillir un animal, même temporairement.
« On
a enchaîné chacune les coups de fils, les mails ! Difficile de trouver un point de chute dans un laps de temps si court. » Finalement, nos deux sauveteuses font appel à une agence new-yorkaise spécialisée dans le dog-sitting. Mais entre temps, l’homme avait changé d’avis. Il ne voulait plus s’en débarrasser : sa fille avait pleuré. Pourtant il se plaignait du travail que cela donnait… Trinidad lui donne rendez-vous le lendemain avec la promesse de lui remettre le chien.
« Victoire ! L’homme avait tenu parole. Nous étions heureuses d’avoir sauvé ce petit chien qu’on a tout de suite appelé Manhattan » raconte Odile. Il leur restait alors toutes les procédures pour le faire sortir légalement : les vaccins et les papiers. Trinidad s’occupa de cette partie administrative, le confia à la dog-sitter et repartit en Suisse. Quant à Odile, trois semaines plus tard, elle s’envola sur New York pour aller le chercher. Et dès qu’il s’est retrouvé dans l’avion, il est devenu la mascotte de l’équipage ! Il vient de commencer une nouvelle vie à Lausanne, chez sa maîtresse Trinidad, bien loin des gratte-ciel de sa ville natale et vient de passer son premier Noël sur les bords du lac Léman.
Morale de l’histoire : l’acquisition d’un chiot doit être mûrement réfléchie pour éviter ce genre de tragédie. Manhattan a eu beaucoup de chance !
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