Guatemala : Chien de rue ou chien domestique ?
par Sophie Cravoisier
Pas de race particulière, typique du Guatemala ; les chiens de ce pays plein de contrastes, arpentent les lieux où ils le désirent. A croire qu’ils n’ont pas de propriétaire. Oh, ils savent bien où ils sont nés, où ils habitent ! Leurs maîtres ne leur donnent pas forcément correctement à manger, ça se voit à l’œil nu, certains ont la peau sur les os. Ca grogne pour un morceau de nourriture. D’abord le plus fort, les autres ensuite… La meute où le dominant règne sur les autres chiens.
Même pendant le marché, l’organisation obscure s’amuse à chiper ici et là un morceau de nourriture. Pas facile quand on craint l’homme et son bâton.
Il y a bien des fois où, maladroitement, quelqu’un fait tomber des œufs, lâche sa tortilla… Rien ne reste longtemps à terre. Le marché se termine et soudain nous les apercevons : voilà les éboueurs, les chiens, avalant, engloutissant toute nourriture au sol ! Certains ont même l’intelligence de prendre le large avec, entre les mâchoires, leur repas certain.
Dans ce pays, on ne connait pas la poubelle… Tout fini par terre, c’est sale ! Alors merci aux chiens de nettoyer en partie ces routes, ces places publiques et ces marchés de la nourriture ! Les autres déchets restent au sol témoignant de la pauvreté du pays et de son ignorance face aux effets néfastes de la pollution. Eux, les Mayas qui respectaient tant leur Terre ; aujourd’hui l’apport de la technologie et la volonté de faire comme les autres pays, sans réfléchir au respect de la Terre, leur fait bien du tort.
Meilleur ami de l’homme, les chiens du village nous accompagnent lors de la randonnée dans les montagnes guatémaltèques. Même celui qui boitille sur trois pattes tient à nous fermer la marche. Ils suivent quelques mètres derrière. Toute la journée, ils s’en prennent au même chien qui nous suit d’un peu plus loin. Ils le repoussent, le chassent. Ils l’ont même coincés. Adossé à un buisson touffu, il ne pouvait fuir… Seul notre départ du lieu de la pause rappelle à cette bande qu’ils préfèrent nous suivre ! A la fin de la traversée, le chien banni est toujours là, en retrait, mais bien là.
Je me suis souvent posé la question : pourquoi autant de chiens ? C’est en arrivant dans une ville très touristique, Flores près du site Maya de Tikal, que je me rends compte qu’il suffit d’une loi, d’une politique pour qu’il n’y en ait plus aucun quadrupède dans les rues. Ca fait sale pour les touristes, dangereux pensent-ils aussi ! Veut-on nous cacher la réalité de ce pays ou simplement le rendre agréable aux vacanciers ? Surement un peu des deux. Les rares chiens que l’on voit sont tenus en laisse ; les autres, ceux que l’on entend sont dans les maisons ou appartements attendant comme tout chien citadin leur maître pour sortir un peu !
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