Un chien réveille notre instinct affectif
par Nicoletta
J’ai grandi à la campagne avec des animaux et des chiens, j’ai toujours été très familière avec eux. J’ai offert des chiens à ma grand-mère quand elle est arrivée à la retraite, car elle était seule et veuve, chaque fois qu’il y a en avait un qui partait, elle me disait « je n’en veux plus » et elle pleurait comme une enfant. J’attendais que les semaines passent et je lui disais « mémé j’ai un cadeau pour toi ». Et je lui donnais un chien. Elle est partie à 87 ans, elle a eu trois chiens, des corniauds qu’elle adorait.
Un jour, j’ai dit à une amie, « tu sais quand mon fils sera parti je prendrai bien un chien, un comme les tiens », ces shiatsus, ils sont trop rigolo. Une année est passée et elle me téléphone : « j’ai ton cadeau d’anniversaire, il faut que tu viennes ». J’arrive chez elle et elle me présente une petite boule de poil, une boule de tendresse, il était trop chou. Voilà maintenant, je l’ai depuis 12 ans, comme Poupy, mon chat, ils sont arrivés en même temps, ils avaient trois mois tous les deux. Pour Roméo c’était l’année des R et c’est mon fils qui a choisi son nom, moi quand il était tout petit je voulais l’appeler Rambo pour rigoler. Au début pour mon compagnon c’était mon chien et c’était à moi de m’en occuper. Petit à petit Roméo l’a eu ! Maintenant il est aussi « gâteux » que moi. Alors Roméo a eu le droit de rentrer dans la chambre, il a son coussin par terre de mon côté, mais il ne monte pas sur le lit.
Poupy, c’est mon premier accueil du matin, je vais faire mon café et tant que je ne lui donne pas quelque chose il miaule autour de moi, le premier servi c’est toujours lui. Roméo se réveille quand il veut et il aime bien faire la grasse matinée. Après je vais prendre un jus d’orange pressé à la boulangerie et j’en profite pour faire sa première promenade, tous les enfants du quartier l’adorent, et Roméo aime tout le monde.
Quand je travaille beaucoup et si je reviens tard le soir, il ne mange pas, il m’attend. Si je rentre à minuit il mangera à minuit. Et même si la première chose que je fais est de m’excuser de mon absence, il m’insulte, m’aboie dessus, il grogne du genre « où tu étais ?… » et il file tout d’un coup vers les croquettes, d’un air de dire : « ça y est je ne suis plus fâché ! ». Roméo supporte les studios d’enregistrement, mais quand je chante il s’en fout, il ronfle. En répétition, il rouspète un peu parce que je ne m’occupe plus de lui, sinon il attend dans la loge mais il faut lui faire un coin sur la valise que j’ouvre en deux et je lui mets un tee-shirt ou un pull. La valise est importante parce qu’il sait que je vais revenir, c’est un code.
Le chien est un lien social extraordinaire et je le vois bien dans mon quartier, quand je le promène, je rencontre plein d’autres propriétaires. Les chiens se connaissent, ils s’apprécient ou pas, ils sont comme les humains, ils se sentent, ils savent à qui ils ont à faire. Grâce à Roméo des gens me parlent, m’approchent, alors qu’ils ne l’auraient pas fait autrement. Ils sont moins intimidés, ils lui disent bonjour avant moi : – Comment va Roméo ?-, et ensuite -Et vous comment allez vous ?-
C’est formidable, toutes ces petites mamies qui ont besoin de leurs chiens, je vois bien dans quel état elles sont, quand elles le perdent. Elles disent que c’est leur dernier mais finalement plus tard quand tu les rencontres elles ont de nouveau un petit animal. C’est très important pour elles, ça les fait marcher, sortir, c’est moins de solitude. Ca déstresse, d’avoir un animal chez soi !
Les gens qui s’occupent d’un animal, l’éduquent, lui donnent des soins et ont l’impression d’exister pour quelqu’un et de se sentir indispensables. Mais je ne pense pas que l’on a des animaux uniquement pour se faire plaisir, c’est un tout. Un chien, c’est comme un enfant, ça reste fragile toute sa vie. Ca réveille l’instinct affectif des gens, ca fait du bien. Ton chien souffres tu souffres avec, c’est essentiel d’exprimer sa tendresse et son affectivité. C’est très difficile de vivre uniquement replié sur soi même, un animal de compagnie donne le sens de l’oubli de soi. On apprend à y faire attention, avec eux on prend du recul sur soi même, j’ai la conscience finalement d’avoir charge d’âme.
Nicoletta soutient « le Noël des animaux », organisé par la Fondation Assistance aux Animaux (pour la défense des animaux maltraités et abandonnés). Des centaines de chiens et chats de tout âge et toute race attendent d’être adoptés.
Un chien de compagnie c’est sans défense, Je ne comprends pas qu’on leur fasse du mal. Les abandons c’est une honte ! C’est la vie un animal, ça souffre un animal, ca a des habitudes, c’est terrible de faire ça. Un animal a confiance en nous pour moi l’abandonner est criminel. C’est un crime contre la nature mais la nature on lui fait tellement de mal, alors pourquoi se gêner ? Il n’y a pas que les animaux que l’on fait souffrir, la société est vraiment malade en ce moment.