Un chien, c’est une merveille de tendresse

par Françoise Delord, Fondatrice et présidente du Zoo-Parc de Beauval

J’ai eu mon premier chien quand j’étais dans le spectacle.« Jessy » me suivait partout. A l’époque, elle a fait toutes les boîtes à la mode, Régine, Castel… Ensuite j’ai toujours eu des chiens abandonnés. J’ai une sensibilité particulière pour les animaux et en 1980 quand j’ai crée le parc de Beauval on me prenait pour la SPA, j’ai eu jusqu’à 12 chiens que l’on avait abandonnés devant ma porte.

Ma « Gribouille » actuelle a été trouvée il y a six ans sur une route, elle n’aurait pas passée la nuit. Elle n’avait pas de poils, on voyait  ses os sous la peau,  c’était une catastrophe. Je me souviens m’être dit que ce n’était pas le chien que j’attendais et puis elle est devenue superbe. Elle est très attachante, très calme et comprend plein de choses. Je la sens très reconnaissante et elle me suit au centimètre. « Gribouille » est chez elle à Beauval, elle se ballade toujours avec moi, il m’arrive de la détacher mais jamais devant les tigres ou les gorilles. Je préfère la garder en laisse car un accident n’arrive pas qu’aux autres !

En plus de « Gribouille », j’ai aussi un labrador qui était perdu et puis j’ai récupéré un cocker et un bichon. Les propriétaires étaient morts et les héritiers ont récupéré la maison mais ils ne voulaient pas des chiens. Alors ils auraient été placés en refuge et vu leur âge sûrement euthanasiés. Je n’y pouvais m’y résoudre. Les animaux sont des êtres vivants dotés d’une sensibilité que malheureusement beaucoup d’humains ne perçoivent pas !

Un chien c’est une merveille de tendresse et d’amour. Pour quelqu’un qui vit seul, c’est une très belle compagnie. Mais il faut s’en occuper et ne jamais oublier que son maître en est responsable et qu’il doit l’accompagner durant toute sa vie. On ne prend pas un chien pour le laisser attacher à une chaîne. Ce n’est pas non plus un jouet que l’on prend à Noël, bébé et tout mignon pour l’abandonner six mois plus tard, lors des vacances d’été. Si on ne peut assumer un chien au quotidien, alors autant prendre une peluche. Je respecte toujours les sentiments de l’animal et je suis toujours profondément choquée lorsque j’entends parler d’abandons. Il serait important que les législateurs prennent enfin de véritables mesures contre les abandons d’animaux.

Un animal c’est du temps, c’est de l’amour mais il vous le rend au centuple.