Le bois pour les chiens : jusqu’à quand ?
Par Stéphane Benguigui, fondateur et dirigeant de « Promenons-nous dans les bois »
Avoir un chien en région parisienne, c’est un vrai choix de vie. En prenant cette décision, il faut faire une croix sur les intérieurs à la propreté irréprochable et les vêtements exempts de poils. Il faut aussi accepter de consacrer une partie de son budget pour satisfaire les besoins de son chien (nourriture, vétérinaire, éducation…).
En contrepartie, le chien nous apporte de la tendresse, de la compagnie et de la joie, certains parlent même d’amour.
Avec une vie de citadin, il est difficile de combler les réels besoins d’un chien et mener une vraie vie de chien à Paris n’est pas toujours facile. Ce que j’entends par une vie de chien, c’est avant tout pouvoir courir et rencontrer ses congénères. On oublie trop souvent que le chien est un animal de meute et qu’il a besoin de pouvoir communiquer avec ses semblables afin de pouvoir mener une vie équilibrée.
Et pour la dépense physique, tous les parisiens savent bien que les espaces de liberté manquent cruellement dans la capitale. Les bois parisiens et surtout le bois de Vincennes représentent les seuls vrais espaces verts permettant cette détente.
Il est sûr que certains maîtres de chiens n’ont pas toujours fait preuve de respect envers les autres usagers du bois (cavaliers, joggers, enfants…) avec des chiens non éduqués et sans contrôle. Et comme toujours, ces comportements minoritaires ont généré des plaintes et donc des règlements contraignants applicables à tous.
Le maître de chien citoyen a pour moi deux missions à accomplir :
– s’assurer d’obtenir un bon contrôle de son chien (au moins un bon rappel)
– faire entendre sa voix auprès de ses élus, afin de garantir un peu de liberté pour le chien dans ces espaces verts que sont les bois parisiens.
Il plane toutefois sur ces bois la menace de les voir interdits aux chiens en liberté. Le règlement des parcs et jardins de Paris de 2010 va dans ce sens. Promener son chien dans ces espaces verts en liberté est devenu une tolérance.
De même, les professions de promeneurs de chiens et d’éducateurs sont officiellement menacées d’interdiction dans ces espaces pourtant particulièrement adaptés aux chiens.
Ces bois jouent un rôle capital pour le maintien de l’équilibre de vie du chien parisien.
Comme toujours, seuls les râleurs arrivent à faire entendre leur voix. Il est donc important que la majorité silencieuse l’emporte parfois sur la minorité souhaitant faire appliquer le sacro-saint principe de précaution qui vise à réglementer tous les paramètres de la vie.
Alors ne restez pas les bras croisés, battez-vous pour votre chien puisque lui ne peut pas se défendre. Vous avez une voix, je dirai même une voix d’électeur. En voilà un beau sujet à intégrer au débat pour les prochaines élections municipales !